Cette calligraphie végétale tracée dans la roselière de l’étang salé de Courthézon explore la poésie visuelle de la nature à travers la photographie d’art. Dans cette série, les tiges, les reflets et les ombres deviennent des traits d’encre naturelle, dessinant une écriture organique née du hasard et du regard.
Ces images réalisées sans montage ni artifice révèlent la beauté graphique du végétal et invitent à contempler la relation entre la nature et la création artistique. Une démarche où la photographie contemporaine rencontre la calligraphie naturelle, entre minimalisme et sensibilité poétique.
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développerréduireCes photographies témoignent d’une vérité, de la réalité nue, telle qu’elle s’est présentée à mes yeux dans l’instant, sans artifice ni montage ni trucage. Elles résultent d’une descente intérieure, d’un abandon et d’une présence, d’une connexion au flux vital d’où la beauté émerge dans son évidence.
La photographie n’est pas tant à mes yeux affaire d’observation que recherche d’un secret : celui que la Nature dissimule derrière le voile ambigu de l’apparence.
En excluant tout horizon du cadre photographique, ainsi focalisé sur l’écriture végétale et de sa réflexion, je me suis tenu à explorer la profondeur des apparences, jusque dans leur transparence, pour transcender les limites que la matière impose à l’ordinaire dans une esthétique minimaliste.
Dans leur chorégraphie silencieuse, ces idéogrammes énigmatiques se réfèrent-ils à un langage universel dont nous aurions déjà perdu le sens ?
La grandeur trouve à s’accomplir dans l’espace le plus familier – que sollicite par prédilection ce « regard rapproché » par quoi l’enfance, de tout temps, s’est ouverte à l’immensité du monde. Une vision étendue à ce que l’univers nous offre de proche pour saisir la vérité de l’instant (non sa pauvre réalité) et partager un rêve : celui d’un envol possible, d’une éclosion à l’unisson de tous les grands accomplissements qui adviennent en nous et hors de nous.
Cette observation naturaliste n’est qu’une marche sur le haut chemin qui conduit à la révélation : que l’Homme ne saurait accéder à son propre mystère qu’autant qu’il accepte de dialoguer avec les plus humbles présences de l’univers créé.
Chemin au bout duquel l’œil ne se contente plus de voir mais parvient à capter le chant du monde – et nous convie à chanter de concert avec lui.
Adaptation du texte de François Cheng, D’où jaillit le chant.