Les peupliers qui servent de brise-vent au bord des champs de culture m’ont toujours fait penser à des sentinelles silencieuses, au même titre que les cyprès.
L’architecture de leurs troncs élancés leur confère une élégance graphique remarquable : le vent du printemps fait frissonner leur feuillage argenté, la lumière dorée de l’automne les enflamme et, même en l’hiver, dépouillés de leurs feuilles, ils conservent toute la majesté des veilleurs éternels.
développerréduireCandélabres de la noirceur,
Hauts-commissaires des ténèbres,
Malgré votre grandeur funèbre
Arbres, mes frères et mes sœurs,
Nous sommes de même famille,
L’étrangeté se pousse en nous
Jusqu’aux veinules, aux ramilles,
Et nous comble de bout en bout. […]
Extrait du poème Arbres dans la nuit et le jour de Jules Supervielle (1945)